Bonjour ! Je te resouhaite la bienvenue pour ce quatrième numéro de Toss A Coin To Your Writer ! Aujourd’hui nous accueillons Sophie Rouzier, une autrice de chicklit et roman(ce) feel en auto-édition. Nous avons parlé de ses nombreux voyages, de son expatriation, de ses goûts en matière de lecture et de zombies ! Bonne écoute !

Pour des besoins de praticité, tu as sous les yeux une transcription résumée et plus succincte de notre échange. Pour les blagues et les petites anecdotes avec Sophie Rouzier, c’est sur le podcast qu’il faut se rendre !

La lecture selon Sophie :

 

Pourrais-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Sophie Rouzier, j’ai 38 ans et j’habite en Allemagne depuis une quinzaine d’années maintenant. Je me considère comme auteure globe-trotteuse car j’ai beaucoup voyagé, dans pas loin d’une soixantaine de pays. J’écris des romans, pour l’instant ils sont au nombre de quatre, et je m’inspire de mes voyages pour ceux-ci.

Est-ce que tu pourrais expliquer ton parcours ? Qu’est-ce qui t’as amené à voyager autant ?

Mon père était militaire, on a été amené à pas mal bouger, toujours en France. Il disait qu’il voyageait en France, que ses enfants iraient en Europe et ses petits-enfants dans l’espace. J’ai un peu dépassé l’Europe, alors je ne sais pas pour l’espace pour la future génération ! [rires.] C’est ce terreau familial qui m’a appris à bouger. Au lycée je suis partie en lettonie, ce qui était pas très courant. On est allé dans un orphelinat aider sur place. J’ai découvert un autre monde, c’était dans les années 2000 avec des charettes et des chevaux. C’était dépaysant même si ce n’était pas un pays très loin. Mon mari était aussi féru de voyage alors on a continué ensemble.

Mon mari a trouvé un boulot en Allemagne, je finissais mes études de langues étrangères appliquées avec anglais et allemand, donc j’ai sauté sur l’occasion.

Tu écris de la chicklit, est-ce que tu t’intéresses à d’autres styles de lecture ?

Pour moi, c’est important de passer un bon moment et de rigoler quand on lit un livre. La vie de tous les jours est déjà tellement difficile, donc je n’ai pas envie d’avoir les mêmes sentiments de mal-être dans la vie de tous les jours. Par exemple, quand j’étais enceinte, j’ai lu un livre où le personnage principal fait une fausse-couche et ça m’a beaucoup affectée.

Je lis également énormément de récit de voyage. Je vais lire des thrillers et policiers qu’on me propose mais ce ne sont pas mes genres préférés.

Toi qui mélange lecture/écriture et voyage, à ton avis, quels sont les livres à glisser dans nos valises pour les vacances ?

J’adore lire les récits de Sonia et Alexandre Poussin, un couple de voyageurs avec leurs enfants, comme par exemple Africa Trek.

Du côté des auto-édités, j’aime beaucoup les comédies romantiques de Charlotte Léman comme Mes Montagnes Russes ou À l’heure Suisse, avec plein d’anecdotes rigolotes.

D’autres exemples, Céline Fuentès avec Un si petit voyage, qui est pas mal du tout et qui se déroule en nouvelle Calédonie. Et sur le Norvège, une comédie romantique de Charlotte Camden qui s’appelle Hygge Christmas.
J’ai tendance à lire ce genre de romans après mes voyages pour continuer l’aventure et se rappeler les bons souvenirs.

Pourrais-tu nous expliquer ta relation avec la lecture ?

Ma maman a toujours beaucoup lu, donc j’étais baignée dans la voiture. Au lycée, j’ai découvert Harry Potter et ça a boosté la chose. Je lisais aussi pas mal de BD avec les copines à la bibliothèque. Dernièrement je lis beaucoup plus, on dit souvent qu’il faut lire quand on écrit et c’est vrai que ça aide pour enrichir le vocabulaire. On a toujours des expressions qui reviennent tout le temps et il faut apprendre à varier…

Quand j’étais plus jeune, j’écrivais les aventures de ma sœur jumelle qui n’existe pas. Avec les copines on écrivait aussi des histoires sur des personnages issus de coupures magazines etc. Mais je n’avais jamais écrit de longues histoires jusqu’à mon premier roman.

C’était quoi ton déclic ?

À l’époque je remplaçais la secrétaire de mon chef actuel l’après-midi. Et c’était très long ! On revenait du Guatemala et j’ai commencé à écrire mais je ne sais pas d’où c’est sorti, ça me faisait juste du bien. Après j’ai continué à écrire le soir et c’est devenu une nécessité, une passion, un zombie.

C’était aussi difficile après. Mon mari voulait voir ce que je faisais, mais c’est difficile de finir un roman sans plan. J’ai du tout reprendre.

 

 

[Interlude du jeu de l’interview Inception à retrouver sur l’audio. Sophie a obtenu le score de 15. Bravo !]

 

 

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Les secrets d’écriture de Sophie Rouzier

 

 

Est-ce que tu as un nom de plume et si oui, comment l’as-tu choisi ?

C’est mon vrai nom ! C’est mon nom de femme mariée, comme ça ça me mettait un peu la pression du côté de l’édition [rires.]

Pourquoi as-tu choisi la chicklit et pas un autre genre ? Est-ce que tu aimerais écrire dans un autre style ?

Je ne me voyais pas écrire autre chose qu’un genre que j’aime lire. Mon but c’est que les lecteurs se détendent en lisant. Pour moi la chicklit ce n’est pas aussi péjoratif que ce qu’on entend, forcément [rires] comme quoi c’est pour les ménagères de moins de 50 ans qui sont en mal d’aventures ou qui s’ennuient dans leur vie. Les débats me font limite sourire sur la romance et ce qu’est la « vraie littérature. » Tout le monde est différent, il en faut pour tout le monde ! Je trouve ça dommage. Je préfère lire un livre qui me fasse rigoler et me fasse passer un bon moment plutôt que le « livre du moment » que je ne comprends pas et me forcer, parce que c’est un « best-seller. »

En ce qui concerne les autres genres, dans les films j’adore tout ce qui est avec des zombies, je tente un peu dans cette direction avec de l’humour et de la romance.

Comment puises-tu dans tes expériences personnelles pour écrire ?

Je puise beaucoup dans ma mémoire et mes photos pour des monuments, des lieux… sinon mes personnages vivent souvent des situations qui me sont arrivés à moi ou à des personnes que je connais, du coup ça me vient naturellement.

Dans Happy Road Trip To You par exemple, il y a une situation où les personnages réservent des billets pour le Costa Rica plutôt qu’aux États-Unis dans une ville du même nom. J’avais rencontré un couple qui avait vécu la même chose lors de mon voyage.

Pourquoi t’être lancée dans l’auto-édition et pas l’édition traditionnelle ?

À l’origine je ne pensais pas vraiment à publier mon premier roman. C’est mon mari qui m’a encouragé à en faire quelque chose. Je l’ai envoyé à ma mère qui est assez franche et elle m’a dit qu’il y avait quelques choses à revoir mais que c’était une bonne base, j’étais soulagée. On l’a retravaillé ensemble et mon mari m’a parlée de l’auto-édition que je ne connaissais pas du tout. Je lisais pas encore sur liseuse à l’époque. Je ne connaissais pas cet univers-là.

Je me suis dit qu’il serait peut-être mieux de publier tout de suite et d’avoir les retours de lecteurs plutôt que d’attendre pour une Maison d’Édition, on a souvent cette image où ils mettent très longtemps à répondre.

Combien as-tu mis de temps à auto-éditer Clara au Guatemala ?

Entre la réécriture, le formatage, la communication… entre six mois et 1 an car j’avais créé une page Facebook pour dire à mon entourage que j’écrivais, puis j’ai continué avec le site internet.

Pourquoi ce choix de thématique ? Pourquoi consacrer tout un roman à ce pays ?

Je ne voulais pas écrire sur les États-Unis, New York, Londres, Paris… car c’est déjà beaucoup vu. Après peut-être que ce n’était pas la meilleure décision marketing, je ne sais pas… Mais c’est comme ça que j’ai commencé par le Guatemala parce que c’est un endroit qui m’a beaucoup fait rêver, du jamais vu, j’étais complètement émerveillée. Je voulais écrire sur la jungle et ces coulisses.

Ton deuxième roman, Tremblement de Cœur : Chantal au Népal a beaucoup résonné avec tes lecteurs. Comment expliques-tu cela ?

C’est un pays qui m’a beaucoup marqué, ça doit se ressentir à la lecture. J’y suis allée deux fois. La première fois c’était avec une association six semaines pour femmes pour les réinsérer dans la société. C’est difficile de les sortir de la prostitution. Cette association vise à réinsérer les femmes qui se sont enfuies ou violentées par leurs maris, reniées par leur famille… Il y avait des cours d’anglais, de coutures… Je les ai aidé avec l’art thérapie, et j’ai beaucoup grandi moi aussi avec cette expérience. J’ai pas mal appris à connaître les gens, la culture etc. Je suis aussi restée un mois pour un trek.

J’y suis retournée quelques années après, après le tremblement de Terre. Ça m’a énormément touchée. C’est peut-être pour ça que le lectorat sent ce que j’ai voulu transmettre.

Dans Happy Road Trip To You (le préquel de Chantal au Népal), il y a beaucoup de clins d’œil sur la Pop Culture. C’est un sujet qui t’intéresse ?

Beaucoup d’auteurs « subissent » l’influence d’autres personnes qui leur insufflent des idées. L’idée du Comic Con, c’était celle de mon mari, il a une collection impressionnante de BD et comics. Mes frères étaient également pas mal baigné là-dedans. J’aime bien voir ce genre de films au ciné.

Parlons de ton dernier roman, Rien Ne Sert de (Se) Mentir, Il faut Aimer à Point. Tu développes l’idée des « globementeurs », est-ce que tu as en as connu ?

Je n’en connais pas et je n’en suis pas une ! Mais l’idée de personnages qui truqueraient leurs photos sur les réseaux sociaux vient aussi de mon mari. On a déjà tous les deux une façon différente de communiquer sur nos voyages, on est un peu différents là-dessus. Beaucoup de personnes pensent que le voyage est une chose « futile », alors que pour nous c’est important. À l’année on vit simplement, le voyage c’est notre passion alors que beaucoup voient ça comme superflu.

Je connais certaines personnes qui sont gênées car elles ne voyagent pas… on peut aussi trouver des choses géniales très près de chez nous !

Pourquoi avoir choisir l’Afrique comme lieu pour ton roman et ce thème/trope du « bestfriend to lovers » ?

J’adore le film sur ce sujet-là. J’avais envie d’écrire une histoire sur ce thème-là ! L’Afrique est venu tout naturellement, c’est un continent dont je n’avais pas encore parlé et où je me vois vivre. La notion du temps est différente par rapport à l’Europe. Je me suis fait la réflexion en Uganda.

La couverture de ce roman (un photomontage) est assez différentes que les couvertures illustrées de tes autres romans ?

J’avais eu quelques retours sur mes premiers romans, où on me disait qu’on pensait peut-être à de la littérature jeunesse ou adolescente. Ce genre de couverture, ça va beaucoup à la littérature anglophone comme Sophie Kinsella etc. mais en France ça se fait un peu moins, donc je voulais changer, voir si ça marchait peut-être mieux.

Pourquoi ce choix de titre, finalement ?

On a essayé de coller avec mes autres projets. Le titre provisoire c’était «  Les non-aventures d’une globe-menteuse » mais j’avais l’impression que c’était déjà fait, ça ressemblait trop à d’autres choses. Je tenais beaucoup au « (se) » et je voulais qu’on comprenne que c’était de la romance avec le verbe « aimer. »

Tu fais partie du club des Indés, tu peux nous parler du collectif ?

C’est un club d’entraide, au début plutôt pour poser nos questions sur les mises en page etc. Au fur et à mesure on a créé des projets ensemble, on voulait partir au salon Livre Paris ensemble [annulé à cause du COVID-19.] On vient de sortir le recueil Indé’cibels où chaque auteur s’est inspiré d’une chanson pour écrire une nouvelle.

 

 

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Les conseils d’écriture et de publication de Sophie Rouzier

 

 

Tes romans sont traduits en italien et allemand pour l’instant et bientôt en anglais et espagnol, pourquoi ce choix de langues et comment t’es-tu organisée ?

La traduction en allemand est partie d’une amie qui m’a fait la surprise elle-même. Comme je vis en Allemagne, je me suis dit que c’était l’occasion de faire des salons par exemple. Pour les autres traductions, j’avais commencé à Babel Cube et l’auteur et le traducteurs sont rémunérés en fonction des ventes. De base c’est une bonne idée mais c’est difficile de lancer un roman quand on a pas de réseau et encore plus à l’étranger. Il faut contacter des blogueurs, c’est difficile, il faut s’y tenir… Si c’est pas son boulot à plein temps, vaut peut-être mieux hésiter.

Comme tu vis en Allemagne, est-ce que c’est difficile de vendre en physique sur ton site internet ?

Heureusement pour moi, l’Allemagne propose des tarifs d’expédition spéciaux pour les biens de culture, donc j’ai de la chance, c’est moins difficile qu’en France.

Tu as un compte sur tous les réseaux sociaux, tu as un blog, un site internet, une chaîne YouTube… Est-ce que tu aurais des conseils de communication ?

Peut-être faire moins de choses ? [rires] Se concentrer sur l’essentiel. Le plus important c’est le site internet et on dit souvent qu’il faut développer sa liste d’e-mails/Newsletter, c’est ce que j’essaye de faire actuellement. Le lancement d’un livre c’est le plus important. Une fois qu’on est bien placé sur Amazon, vous pouvez faire un peu de pub pour rester dans le classement, sinon c’est difficile de sortir de la masse.

Faire des bandes annonces/book trailers, c’est assez facile à faire et un petit plus [avec des banques d’images libres de droit.]

Est-ce que tu aurais des conseils pour ceux et celles qui veulent se lancer dans l’écriture et/ou l’auto-édition ?

Il faut commencer à écrire ! Ça ne sera jamais parfait. Le premier jet on est tous obligés de le reprendre ! Le second conseil, c’est que chacun à son chemin. Certains vont avoir du succès dès le premier roman, d’autres vont avoir besoin de plusieurs livres. Il ne faut pas se laisser perturber par ça. Il faut arriver à se déconnecter et ne pas trop regarder ce que font les autres. Parfois c’est décourageant si on se dit « pourquoi untel y arrive et pas moi ? » Il y a une part de chance et il faut pas se prendre la tête au début. Il faut surtout écrire pour se faire plaisir. Il faut oser, se lancer, écrire !

Des futurs projets ?

Au moi de Janvier, je me suis donnée le challenge d’écrire un roman en un mois, j’ai dépassé de quelques jours. J’aime me lever un peu avant mon mari et ma fille le matin, avoir du temps pour moi. J’ai aussi écrit le soir car un mois, c’est très court ! Il faut pas se leurrer, il y a toujours des choses à corriger ! Je pensais l’envoyer à des Maisons d’édition mais je vais sans doute l’auto-éditer en fin d’années.

Sinon, je suis en train d’écrire une romance sur l’Islande, j’y suis allée en septembre et c’était un coup de cœur.

 

 

Merci encore à Sophie Rouzier d’avoir accepté mon invitation ! Retrouvez-la sur son site internet et ses réseaux sociaux.

Les livres en promo de Sophie :

Happy Road Trip To You, offert sur Kindle.

– Le recueil les Indé’cibels, offert sur kindle.

Rien Ne Sert De (Se) Mentir, Il Faut Aimer À Point; en promo tout le mois de juillet (2021) sur Kindle.

 

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