Il y a quelques semaines, j’ai terminé le premier jet de mon manuscrit pour l’instant intitulé #CoffeeFirst. En démarrant les corrections, je me suis rendue compte que c’était le premier projet que je finissais après cinq ans. Je ne veux pas dire que j’ai mis cinq ans à le fignoler, non. À vrai dire, le premier jet est sorti presque viscéralement en un mois à peine. Mais j’ai bel et bien mis plus de quatre ans à mettre le point final à un nouveau manuscrit. Pourquoi ?
J’ai commencé l’écriture très jeune. J’ai écrit ma première saga fantastique, Angelheart, entre mes treize et seize ans environ. Je l’ai auto-édité et je travaille actuellement sur une réédition, après avoir retravaillé le tome 1, Lionheart. Ensuite, à dix-sept ans j’ai eu envie d’écrire quelque chose de plus mature et plus sombre. Je me suis lancée dans ma première dystopie. S.E.V.E.N : les héritiers a été édité plus de deux ans après avant que je n’en récupère les droits. Entre-temps, j’avais envie de souffler avec quelque chose de plus léger et j’ai écrit entre mes dix-huit et dix-neuf ans ma première comédie romantique (ou chicklit) appelée Amitchigan. Le roman a également été édité en 2018.
Alors pourquoi il m’a fallu attendre mes vingt-quatre ans pour reprendre l’écriture ?
Une première raison, c’est sans doute les études. J’ai enchaîné une licence, une année « sabbatique » à l’étranger, un master et deux mémoires de recherche. Ça ne laisse pas vraiment la place à l’écriture. C’est parfois difficile de trouver une véritable équilibre entre vie privée, vie professionnelle ou universitaire et ses passions…
Dire que je n’ai pas écrit du tout en cinq ans serait mentir. J’ai exploré d’autres formats, comme le blog par exemple. J’ai tenu très longtemps (et officiellement c’est toujours le cas) un blog voyage et expatriation. J’avais publié un article toutes les deux semaines, mais aujourd’hui la plupart ont disparu et j’aimerais revoir ma ligne éditoriale. Je suis plus timide sur cette plateforme mais c’est toujours une forme d’expression qui m’intéresse. J’ai également été très occupée avec les corrections et la publication de S.E.V.E.N et Amitchigan.
D’un point de vue créatif, j’avais également entamé un autre projet, une possible duologie surnommée Les Auto-tamponneuses. Le premier tome, Bonjour, Happiness, a été publié chapitre après chapitre sur Wattpad. Je l’ai arrêté, repris, réécrit, re-stoppé… Le sujet était très personnel et les personnages parfois trop près de la réalité. C’était finalement un exutoire comme un autre qui m’a permis de laisser derrière moi quelques démons, mais qu’il m’était difficile de continuer. Je ne me voyais pas y mettre un point final, écrire une vraie fin. Aujourd’hui, les personnages sont très importants pour moi et j’espère leur donner une nouvelle chance, car cette histoire mérite d’être racontée, mais sûrement d’une autre manière. Le temps nous dira ce qu’il adviendra.
Je pense également que je n’étais pas prête. En cinq ans, on change énormément. Je dirais même plus : j’ai grandi. Je pense que j’avais besoin de me rendre compte de certaines choses afin d’avoir un nouvel état d’esprit et me plonger à 100 % dans l’écriture. Il suffisait d’un simple déclic. En cinq ans, j’ai eu le temps de prendre des notes et avoir des idées pour des romans de tout type et genre pour les dix prochaines années.
Il m’a donc fallu choisir le « bon » projet. Une sacrée pression. Pourquoi développer cette idée qui vient de naître alors qu’une autre crève d’être exploitée depuis plusieurs années ? Le projet #CoffeeFirst est le plus abouti de tous mes projets confondus. De la préparation à la rédaction puis la correction, je crois que je ne me suis jamais autant investie. Et ça me rassure pour l’avenir.
Finalement, je pense que le plus important n’est pas ce que je n’ai pas écrit ces cinq dernières années, mais ce que je vais écrire sur les cinq prochaines.